M'kyoku

Face à plusieurs maux qui rongent la société congolaise, c’est par une lettre que M’Kyoku Marcien, jeune engagé, décide de s’adresser aux congolais. Congoleo.net vous propose l’intégralité de sa pensée dans cette correspondance.

Chers compatriotes, Bonjour !

C’est avec  larmes aux yeux et un cœur qui saigne, que  je prends cette plume et un bout de papier pour adresser ces quelques mots aux politiciens congolais.

C’est dur et déprimant ce que je vais avancer pour le présent et l’avenir de notre pays. Je m’excuse auprès de ceux/celles qui font bien leur travail de servir le peuple. Il y en a, j’en suis sûr.

Ce soir, je pleure l’histoire qui se répète. Le peuple congolais, qui n’a plus de larmes à verser. Mon peuple qui ne sait plus pleurer ses morts. Je pleure  les générations passées, celles qui ont connu un meilleur Congo et qui le voient se briser petit à petit. Je pleure le fait que je ne veux plus entendre parler de mon pays… plus de 80.000.000 d’habitants avec un budget de moins de 5.000.000.000 des dollars.

 J’ai mal.

Oui, je respecte des élus et un gouvernement issus des urnes. Un pays doit être gouverné avec maîtrise, justesse et sérénité. La priorité au lendemain des résultats d’une élection générale, ne peut pas être pour nos politiciens que de nous embarquer dans la galère d’une autre campagne électorale en permanence. Avec les mêmes narratifs populistes et démagogiques. Apprenez plutôt à nous convaincre, nous, peuple admirable, par vos engagements sur le terrain, dans les actes. Pas que par la communication, par médias interposés. EXEMPLA- RITÉ, SVP !

Je n’aime pas jouer à la spéculation maladive (les «si», «mais», «supposons» etc.) à tout bout champ. La crédibilité est plus importante selon moi, et elle doit venir plus des actions, d’engagements (d’hier mais aussi aujourd’hui). Non pas, que dans les paroles, la nostalgie, le faire semblant et les rhétoriques manipulatrices et démagogiques. Je donne beaucoup de bénéfice du doute à n’importe quel gouvernement démocratiquement élu. Malgré mes jugements et valeurs personnels. Je fais de même souvent pour ce gouvernement, malgré son inaction flagrante dans nombre de domaines qui sont très importants pour le pays. J’avouerai que j’ai tort de donner ma confiance ainsi, car je me le demande constamment : est-ce que le Premier ministre et son gouvernement le méritent vraiment… cette confiance de principe dans l’intérêt du pays ?

Mon problème c’est que si un gouvernement est élu démocratiquement (jusqu’à preuve du contraire), je me fais le devoir d’accepter sa légitimité, car un pays ne peut pas vivre sans un gouvernement et une stabilité dans ses diverses institutions. Cela ne veut pas dire que pendant cinq ans on s’interdise de le critiquer ou de dénoncer quand il y a dérives ou abus de pouvoir. Autant, je n’affectionne pas de confondre les critiques systématiques ou opinions haineuses et démagogiques/opportunistes avec la liberté d’expression saine. Je l’avoue, que jusqu’ici sur divers sujets et scandales, je me suis imposé une résilience et tolérance en faveur d’un certain bénéfice du doute. Malgré mes convictions. Parce que je pense toujours que sans un climat de sérénité, surtout face à des défis énormes par le temps qui court, aucun gouvernement, même le plus compétent, n’arrive pas à prendre les bonnes décisions. Mais là, je sens que toute ma patience et mon indulgence sont à bout. Avec un gouvernement et son entourage qui se tirent dans les pattes sans cesse. Des mauvaises décisions et allégations de scandales qui en chassent d’autres.

La République Démocratique du Congo, les congolais ; notre pays, le peuple auquel nous appartenons.  La beauté du pays se perd dans l’horreur de ce qui lui arrive.  

J’ai visionné et écouté beaucoup pour mieux comprendre et rester loin de la pollution sonore et visuelle de nos politiciens et autres mercenaires qui ne voient en tous malheurs et scandales qu’une aubaine pour tout politiser et jouer aux grands sauveurs. Désolé, vous êtes tous sans exception, vous êtes des traîtres et des ingrats. Vous n’avez aucun respect pour notre mère/mer nourricière, ni pour ce peuple.

Avec vos complices qui jouent aux innocents consentants en haut lieu, en costard ou habits de religieux ailleurs, vous n’êtes que de vulgaires comédiens qui trahissent perpétuellement la confiance naïve ou les préjugés sécuritaires de ce peuple. Vous assassinez, avec la complicité de notre complaisance et ignorance, l’âme même de notre mère patrie ! À force d’être obsédés par la politique pouvoiriste et ce qu’elle signifie pour vous et vos proches, vous avez perdu l’intelligence du cœur et votre âme. Si vous aviez ce niveau de conscience élevée, en tout temps, bon ou mauvais, vous nous auriez inspiré confiance et courage pour nous tirer toujours vers le haut. Comme une nation, avec toute la beauté de notre diversité.

Vos narratifs et comportements sont inspirés toujours par le même agenda de manipulation, de jouer aux stars et aux sauveurs, alors que votre crédibilité provenant de vos passés et antécédents n’est qu’une recette puante de la même comédie.

 Vos engagements aux causes citoyennes et environnementales sont presque nuls sur le terrain, sauf quand il s’agit de protéger et préserver vos prés carrés ou carrières politiques. Oui, c’est la politique de la peur, d’accentuation de la méfiance et des préjugés, l’un envers l’autre, qui est devenue votre fonds de commerce… d’investissement !

Sans certains médias et journalistes (propagandistes notoires ou son contraire), vous auriez sombré dans l’anonymat ou ne serez que des fantômes politiques.

La priorité des politiciens au pouvoir, tout comme celle de beaucoup de dirigeants de compagnie/ institutions qui tombent sous la tutelle de l’État, n’est plus le travail désintéressé, dans l’intérêt supérieur. Pour nous inspirer constamment par l’exemplarité, l’esprit de sacrifice et de discipline en tout temps. Vous ne le ferez jamais car cela n’est pas en vous, dans votre mission et dans l’agenda premier de votre entourage, une fois les élections gagnées. Sans convictions personnelles, nul ne peut porter ces valeurs, car elles ne tombent pas du ciel ! Il faut les cultiver dans sa vie de tous les jours, dans le rapport avec votre entourage et le peuple. Pas que pour des raisons purement politiques, avec des discours devenus purs clichés.

Avec vos narratifs perpétuellement politisés/polarisés et antagonistiques, et des journalistes, opinion leaders aidant, vous nous asservissez de n’être qu’un peuple réactif, suiveur et complaisant.

Chers élus et politiciens, est ce que vous nous voyez tous que comme des «votes ambulants» pour satisfaire vos avidités et intérêts de paroisse à travers le pouvoir ? Pourquoi vous ne nous voyez pas comme des êtres humains, comme des citoyens dignes d’être aidés et développés pour contribuer davantage à notre vivre ensemble, pour une société harmonieuse durable et un vrai état nation ?

 Ils se taisent en complices pour des raisons que la raison ne connaît point. Oui, je le reconnais bien… que la critique est aisée mais l’art est difficile ! Mais est-ce une raison de jouer autant à la manipulation, à la communication, surtout au déni, quand nous savons qu’une pratique de gouvernance et de relation avec la nation basée sur la transparence, l’intégrité et la vérité sont des valeurs plus durables et payantes pour un leader et toute une nation ? Gage d’une confiance indéfectible entre peuple et gouvernement, surtout en période de graves crises où l’unité et la solidarité sont des impératifs ! Pourquoi, vous ne le réalisez pas ou point ?

Le peuple, dans son ensemble, dépassant tous clivages, a démontré sa solidarité autour de ce qui nous unit le plus au-delà de toutes nos différences et autres intérêts : NOTRE PAYS, NOTRE MER/MÈRE NOURRICIÈRE !

Ainsi, toutes nos préoccupations socioéconomiques doivent se faire en harmonie avec MÈRE NATURE, NOTRE ENVIRONNEMENT. Notre commune demeure. Plus que jamais !

Notre joli pays, avec toutes nos richesses communes et ses institutions ne peut pas continuer d’être un «butin», bon pour le pillage à des fins d’enrichissement personnel et égoïste pour ceux au pouvoir (politique et économique) et leurs cliques pourries.

Nous sommes en état d’urgence sur presque tous les fronts, ici comme au plan global. Il est plus que temps que nous cessions avec la culture du mensonge, de la manipulation et celle de faire de la politique pour se servir à vie, et non de servir le pays avant tout. Qu’on se réveille une fois pour toutes ! Cessons d’être complaisant. La vérité c’est que nos institutions sombrent dans la médiocrité et l’inefficience de plus en plus car s’il y a deux priorités (parmi d’autres sûrement) que nos dirigeants politiques et le leadership de ce pays (sous divers régimes) ont complètement négligé (pour des raisons électoralistes et égoïstes. Elles sont :

1) La gouvernance basée sur une culture de «Continuons» dans tous les domaines importants pour le pays.

2) L’investissement continu pour préparer la relève compétente au sein de toutes nos institutions clés et les entités où les biens/intérêts de l’État sont impliqués.

C’est un mal qui ronge notre pays et nous enfonce irrémédiablement dans la démocratie par la médiocratie: la M . Regardez autour. Et, l’on s’étonne que la relève compétente ne soit pas existante ailleurs dans le pays ! Certains ne veulent point faire de la place ou préparer la relève dignement, basé sur le mérite et l’engagement citoyen. Ils attendent qu’ils deviennent des fossiles dans leurs positions actuelles car céder la place à d’autres, c’est-à-dire le pouvoir, et faire confiance à d’autres compétences, oubliez ça ! Après moi, le déluge !

Dans une telle culture de gouvernance, il n’y aura jamais de leaders éclairés, visionnaires et désintéressés. Il y a que des «boss» avec des personnes serviles autour. L’autre versant qui prend le dessus sur tout dans une telle culture quand on est au pouvoir, c’est le règne d’impunité et d’immunité pour les plus puissants et ceux/celles dans le giron du pouvoir et du grand manitou.

Chers politiciens Congolais, par ces quelques mots, je tiens à vous informer que c’est le début du commencement. Je ne fermerai pas ma bouche aussi longtemps que le peuple congolais sera à genoux.

J’assume, Honorable M’kyoku Marcien, un jeune aguerri

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