« Le Parlement, temple de la démocratie a été transformé en temple de la corruption ». Florimond Muteba, le président de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), l’a dénoncé lors de la publication du rapport sur la gestion des finances publiques ce vendredi 7 janvier 2022 à Kinshasa.
Il a déclaré que l’exécution de la loi des finances 2021 a été marquée par la montée des pratiques de corruption. « Et par l’affaiblissement des institutions à caractère social et l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre les politiques publiques », fait-il savoir.
Pour Florimond Muteba, 80 % de décaissements ont concerné les rémunérations au lieu et place des investissements.
« Ces dépenses en dépassement sont justifiées par le recours à des mauvaises pratiques de gestion. La Présidence de la République a augmenté le nombre de son personnel, de 450 en 2018 à 1018 en 2021 », indique-t-il.
Florimond Muteba continue à montrer les raisons du dépassement de ces dépenses par le fait que le bureau de l’Assemblée nationale rémunère 2556 membres de cabinet, hormis les 500 députés. Et du côté du bureau du Sénat, il indique qu’hormis les 109 sénateurs, 880 membres de cabinet sont aussi rémunérés.
« La primature paie 606 (agents) politiques, affectés dans le cabinet du Premier ministre», ajoute-t-il.
Florimond Muteba, poursuit en montrant que les inégalités sociales sont également perceptibles dans la ressource de l’État. « Le métier le plus marginalisé reste l’enseignement », dit-il.
D’après ce dernier, pendant que les institutions phares ont vu leurs dépenses exploser, les dépenses sociales visant principalement l’amélioration des conditions sociales de la population ont été faibles.
« Le rapport que nous avons l’honneur de vous présenter à ce jour, représente la situation de janvier à septembre 2021. A ce titre, l’exécution de la loi des finances 2021 a été marquée par l’aggravation des pratiques de corruption », dénonce-t-il.
Florimond Muteba, indique que l’incapacité du gouvernement à mettre en place des politiques publiques à la suite de son dédoublement par la Présidence de la République, où certains conseillers assurent les fonctions de ministre, sans aucun fondement juridique.
Marcel Asifiwe K.