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« Que faisons-nous encore dans cette église? Avec nos talents, toi comme pasteur, nous pouvons créer notre propre église et nous allons nous retrouver ».

Ces paroles sont d’un chantre d’une église locale de Bukavu qui dit à un évangéliste de s’associer à lui afin qu’à deux puissent créer leur église. Celui-ci estime qu’ils sont exploités par les pasteurs.

Les paroles du chantre peuvent apparaître anodines, mais elles expliquent bien une réalité vécue dans les églises aujourd’hui. Une réalité qui explique la multiplicité des églises et le pourquoi de tout un chacun d’être appelé pasteur. Il s’agit de l’un des métiers qui paient bien à Bukavu, comme le reconnait un pasteur de la ville.

« Nous trouvons de l’argent grâce aux différentes catégories des fidèles. Mais aussi nous enseignons, selon la Bible, que si tu crois en Christ, toi et tes biens vous devez le servir. Ce qui fait que les fidèles donnent les offrandes et qui sont des différentes catégories », indique Léon Kashogolo, pasteur assistant du 34e CADAF Bagira, l’une des Eglises du Christ au Congo (ECC).

Le pasteur a un salaire

Le pasteur fait savoir que c’est grâce à ça que les églises fixent le salaire des pasteurs et évangélistes. « Ils ne peuvent pas toucher le même salaire », dit-il.

 Dans ces églises, les salaires des pasteurs varient d’une église à une autre. Ils dépendent des revenus des fidèles et du milieu où l’église est implantée. Ainsi le plus payé peut recevoir jusqu’à 5000 dollars tandis que le moins payé touche 100 dollars par mois.

Cette réalité n’est pas la même pour les églises de réveil et indépendantes. Ici le pasteur responsable « bishop » n’a pas de salaire. Il est le boss, il gère le tout selon son bon vouloir au détriment même de son collège.

Ce qui crée de frustration et pousse d’autres pasteurs ou anciens de l’église à créer leurs propres églises. Ce que le pasteur Léon Kashogolo appelle mauvaise gestion de l’église. « Cela implique la prolifération des églises », a-t-il dit.

Il évoque également le fait que certains fidèles dès qu’ils ont un don, de guérison, de prophétie ou de miracles, ils préfèrent quitter leurs églises locales.

D’autres encore par manque d’emploi se font passer pour des pasteurs en créant leurs églises et chambres de prière. Une situation qui crée un désordre au sein de la communauté suite aux tapages nocturnes et diurnes dont sont responsables ces églises.

Comment résoudre ce problème ? « Chacun est à la recherche de son pain quotidien. Comme au pays il n’y a pas de boulot, Christ demeure notre seul refuge », nous répond un pasteur d’une église locale.

Irène Bifomo

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