L’atelier de restitution du rapport des experts sur la probabilité et les risques des éruptions limniques a ouvert ses rideaux ce lundi 10 octobre, pour une séance de travail de deux jours.
Alors que des alertes sur le danger que présentent des gaz (CO2 ou CH4) s’accentuent, les chercheurs scientifiques rassurent la population riveraine du lac Kivu.
A travers ce rapport, ces experts (constitués des professeurs), ont établi l’état de lieu l’actuel du lac Kivu. Malgré la présence de la quantité de gaz nocifs, la situation est « rassurante », affirment les résultats obtenus.
« Le lac Kivu, c’est un lac qui a beaucoup d’opportunités. C’est d’abord un lac des montagnes, ses eaux se déversent dans le lac Tanganyika. Ce dernier (lac Kivu) s’est formé à la suite d’une éruption volcanique. Et curieusement, ses eaux ont pratiquement rempli les vallées, et une étendue d’eaux il y a environ 15 000 à 20 000 ans » A renseigné le professeur Prince Kaleme, chercheur du centre des recherches Lwiro.
« Il a beaucoup d’opportunités, mais également des potentiels dangers. Il y a l’approvisionnement en eau de la population riveraine, et aussi l’alimentation de la population en poissons (notamment les Sambaza) » A-t-il poursuivi.
Quels sont les risques (danger) que présente le Kivu actuellement ?
Dans l’exposé, des risques que présente le lac Kivu ont été démontrés. Cela, avec la présence en grande quantité de deux gaz dangereux, notamment le Dioxyde de Carbone (CO2) et le gaz Méthane (CH4).
D’après des études, ces gaz peuvent causer des grands dangers en cas d’éruption limnique (des eaux contenant ces gaz montent à la surface). Des résultats du ce rapport après recherche, montrent que ces gaz sont à plus de 200 mètres de profondeur. Et donc, ne constituent (pour l’instant) aucun danger.
Mais dans le cadre de cette étude, quelques conclusions et recommandations ont été faites :
« Tous ces résultats que nous avons obtenus, malgré leur caractère ponctuel ou la courte durée de l’étude, montrent que la situation du lac semble à ce jours maitrisée. Et sont susceptibles de servir d’une bonne base de données » Conclut le rapport final de l’étude.
« Enfin, nous pouvons noter avec satisfaction que sauf un événement stochastique de grande envergure (éruption des volcans sous-lacustres, une coulée de très grandes quantités des laves dans le lac Kivu) ou une mauvaise exploitation gazière, que le risque d’une éruption limnique au lac Kivu actuellement est quasiment nul » Rassure les résultats de ce rapport.
Parmi les solutions pour éviter l’explosion du Dioxyde de carbone, il est recommandé de faire l’exploitation des gaz (CO2 ou CH4). Mais, cette crème d’élites insiste sur le respect de la stratification des eaux profondes (contenant ces gaz).
Pour éviter une mauvaise exploitation du gaz, des recommandations suivantes ont été faites. Il faudra interdire toute extraction :
- qui rompt la stratification de la densité du lac car, c’est son plus grand mécanisme naturel de protection de la sécurité ;
- qui rejette les eaux dégazées dans la couche superficielle du lac (« biozone ») ;
- Toutefois, dans la baie de Kabuno, une interdiction des activités humaines (pêche principalement) devrait être faite aux bords de la plateforme de dégazage et un suivi régulier de l’efficacité du dégazage pilote devrait être initié.
Il y aura éruption limnique, lors que les eaux profondes (contenant ces gaz nocifs) sont détournés jusqu’à atteindre la surface. Cet accident est souvent provoqué par des laves issues de l’éruption volcanique, et qui atteignent eaux profondes (contenant des gaz nocifs).
Ce travail présenté, a été mené par quatre professeurs et chercheurs dont :
- Le professeur Célestin Kasereka Mahinda chercheur de l’OVG ;
- Le professeur Prince Kaleme Kiswele, chercheur à CRSN/Lwiro ;
- Le professeur Pascal Masilya Mulungula, de l’ISP/Bukavu, et
- Le professeur Nshombo Muderhwa, chercheur de CRH/Uvira.
Cet échange scientifique de restitution a réuni plusieurs chercheurs du Sud-Kivu, et Nord-Kivu (des professeurs d’Université pour la plupart). D’autres services gouvernementaux étaient représentés à cette occasion.
Ces échanges ces échanges scientifiques qui devraient durer deux jours, se poursuivent ce mardi 11 octobre 2022. Date à laquelle, ledit atelier fera tomber ses rideaux.
Signalons que ces assises organisées par le Gouvernement Provincial du Sud-Kivu, avec l’appui technique et financier du PNUD et du CRSN/Lwiro, ont eu lieu à l’hôtel Begonias, à Nguba, en commune d’Ibanda, à Bukavu.
Eric Shukrani