Rwanda

La RDC a longtemps accusé le Rwanda d’être le financier des différents groupes armés qui écument l’est de la République. Une situation qui a toujours jeté le froid dans les relations entre les deux pays. Le Rwanda se réfugiant toujours dans les prétextes de chasser les FDLR, alors que des chercheurs évoquent des mobiles liés à l’exploitation des minerais en RDC.

Une situation qui ne saurait pas intéresser les pays de la communauté des Etats de l’Afrique de l’est (EAC), aussi longtemps que la RDC ne faisait pas partie de cette communauté sous régionale, il y a si peu. Mais l’adhésion du Congo est actée dès le début de l’année 2022.

Avec l’arrivée de Félix Tshisekedi à la tête du pays, son objectif premier était celui de nouer des bonnes relations avec tous les pays voisins du Congo. Le Rwanda a bénéficié d’une attention particulière des nouvelles autorités du pays. Tshisekedi allant même à qualifier Paul Kagame de son frère. Une qualification qui a choqué l’opinion congolaise considérant que le Rwanda et son président sont responsables des milliers des morts de congolais.

L’adhésion de la RDC au sein de l’EAC avait comme objectif, pour Félix Tshisekedi de sceller des bonnes relations entre ces pays avec lesquels le pays a beaucoup d’échanges économiques. Il s’agit notamment du Kenya, de la Tanzanie, du Burundi, de l’Ouganda, du Soudan du Sud et évidemment du Rwanda.

La reprise des affrontements entre le M23 soutenu par le gouvernement rwandais, selon les autorités congolaises contre les FARDC, vient jeter le froid dans ces nouvelles relations que le président Félix Tshisekedi voulaient bonnes.

Le Rwanda en conflit avec d’autres pays de l’EAC

En 2015 un conflit surgit entre la Tanzanie et le Rwanda sur la question des réfugiés. Il faut dire que les autorités rwandaises sont accusées d’utiliser ses réfugiés se trouvant en Tanzanie pour espionner le pays. La réaction du gouvernement tanzanien est directe, des réfugiés rwandais sont expulsés du pays sans aménagement.

La tension monte entre les deux pays et d’aucun craint que la guerre éclate entre les deux pays membres de l’EAC. L’arrivée du président John Magufuli au pouvoir va permettre de dissiper la tension entre les deux pays.

Après la Tanzanie, c’est le Burundi qui se brouille avec le pouvoir de Kagame. Chaque pays accuse l’autre de soutenir des groupes armés de son voisin. Il faut dire que l’accueil des réfugiés burundais au Rwanda après un échec de coup d’Etat contre Pierre Nkurunzinza ne fait que jeter de l’huile sur le feu.  

Le Burundi coupe toute relation avec le Rwanda et les marchandises de ce pays ne sont pas autorisées de transiter vers le Burundi. Il faut attendre la mort de Pierre Nkurunzinza et l’arrivée au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye pour que les deux pays amorcent le début de dialogue. Ce qui va baisser la tension entre le Rwanda et le Burundi.

Les frontières entre l’Ouganda et le Rwanda sont restées fermées pendant longtemps. Une situation qui fait suite à un conflit qui oppose les deux pays, pourtant frère. Chaque pays accusant son voisin d’entretenir des opposants de l’autre.

Les deux frères qui se sont battus sur le sol congolais à Kisangani pour la gestion des sites miniers, veulent en découdre pour un ultime combat. L’intervention de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de la communauté internationale va permettre de faire chuter la tension entre les deux pays.

Des conflits qui retardent l’adhésion des populations dans l’intégration EAC

L’objectif de l’EAC est d’avoir une zone intégrée où les citoyens des différents pays circuleraient en toute liberté. Pour ce faire, les pays de cette zone réfléchissent sur la création d’une monnaie unique afin d’atteindre cet objectif. Les différents conflits qui opposent les deux pays apparaissent donc comme un caillou dans les chaussures de l’EAC.

Mais il faut dire que s’il y a eu des conflits entre différents pays qui composent cette zone, les dirigeants se battent corps et âme pour construire une paix durable. La RDC nouveau membre de la zone, se bat pour avoir des bonnes relations avec ses voisins. Ceci peut s’illustrer avec différents voyages du président Tshisekedi dans ces pays. Des projets communs sont envisagés.

Mais le soutien du Rwanda au M23 n’a comme retombée, le doute qu’il vient de jeter sur la volonté de ces pays à se mettre ensemble. L’implication du Rwanda dans des différents conflits peut interroger sur la vision des dirigeants sur le développement économique de l’EAC. Ainsi ce pays de milles collines apparait comme un frein à l’intégration dans la sous-région.

D’où cette question : le Rwanda n’est-il pas ce caillou dans les chaussures de l’EAC ?

François Mukoma

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