Le droit à l’alimentation est un droit fondamental pour tous les êtres humains, y compris les détenus. Cependant, dans de nombreux pays, la qualité et la quantité de la nourriture servie dans les prisons sont souvent insuffisantes, voire inhumaines.
Les cas les plus récurrents, sont les maisons correctionnelles dont la prison centrale de Bukavu et la prison de Kabare dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo.
D’après le rapport de l’ONG de droits humains « JUSTICIA GREAT LAKES AFRICA (JGL Africa)», il ne passe pas six mois sans qu’il y ait un détenu qui meurt de famine dans l’une de ces prisons au Sud-Kivu. Et bien d’autres encore souffrent de malnutrition aiguë.
Pourtant, la privation de liberté n’est pas un motif de la privation de la jouissance du droit à l’alimentation saine et équilibrée rappelle cette organisation.
« Les détenus ont des besoins nutritionnels spécifiques en raison de leur situation de privation de liberté. Le manque d’exercice physique et le stress peuvent entraîner des problèmes de santé tels que le diabète, les maladies cardiaques pour ne dire que ça » Explique ce rapport.
« De plus, la malnutrition peut affaiblir le système immunitaire des détenus, les rendant plus vulnérables aux infections et aux maladies » Rappelle cette organisation de défense des droits de détenus.
Et de poursuivre que « le droit à une alimentation adéquate pour les détenus, est reconnu par plusieurs traités internationaux. Notamment la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’homme ». Ajoute Justicia Great Lakes Africa.
Ces traités stipulent que les détenus ont droit à une nourriture suffisante en quantité et en qualité pour maintenir leur santé et leur bien-être.
En RDC, il existe un arrêté ministériel portant Règlement d’ordre intérieur des établissements pénitentiaires « modèle type » (J.O.RDC., 15 mai 2019, n° 10, col. 57), qui reprend à son article 47 que « Les personnes détenues doivent recevoir une alimentation équilibrée et variée, bien préparée, répondant tant en ce qui concerne la qualité et la quantité aux règles de la diététique et de l’hygiène. Deux repas, sont distribués chaque jour » .Qui plus est, la règle 22 de l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus dit Règles Nelson Mandela, stipule :
« 1. Tout détenu doit recevoir de l’administration pénitentiaire aux heures habituelles une alimentation de bonne qualité, bien préparée et servie, ayant une valeur nutritive suffisant au maintien de sa santé et de ses forces. 2. Chaque détenu doit pouvoir disposer d’eau potable lorsqu’il en a besoin ». A-t-elle fait savoir.
Cependant, il sied de signaler que dans la province du Sud-Kivu, les prisons sont surpeuplées, délabrées et le budget alloué à la nourriture ainsi qu’à la maintenance des prisons est insuffisant voire insignifiant pour répondre aux besoins alimentaires ou de survie des prisonniers d’après des études faites sur ces maisons pénitentiaires.
Pour rappel, il y a une semaine, les prisonniers de la Prison centrale de Bukavu ont tenter d’incendié une partie de cette maison pénitentiaires, pour réclamer la nourriture. Un événement qui explique tout sur la situation des détenus au Sud-Kivu.
Benjamin Ngengele