Les avortements clandestins sont la deuxième cause de décès maternels. Tels sont les résultats d’une enquête effectuée par le mouvement Nifin’Akanga dans 6 chefs-lieux de provinces de Madascar, comme l’évoque Rfi.
Cette organisation de la société civile qui lutte en faveur de la dépénalisation de l’avortement indique que même si la loi l’interdit, les avortements clandestins sont nombreux.
« 52 % des avortements se font dans des endroits inappropriés comme le domicile des femmes ou des praticiens et 31% sont pratiqués par des personnes n’ayant reçu aucune formation médicale », révèle l’étude.
La grossesse précoce et la grossesse non désirée font partie de trois premières raisons données par les femmes enquêtées qui ont avorté. Pour Nifin’Akanga, ces résultats soulignent aussi l’échec de la contraception et le manque d’éducation sexuelle dans le pays.
Le Madagascar est cité parmi les pays possédant la loi la plus restrictive au monde sur l’avortement. L’avortement est un crime puni par le Code pénal. Quiconque pratiquerait l’avortement encourt jusqu’à dix ans de prison et les femmes qui y ont recours jusqu’à deux ans d’emprisonnement.
L’interruption volontaire de grossesse reste punie par la loi, même en cas de viol, inceste ou lorsque la vie de la femme est en danger.
Pour le mouvement Nifin’Akanga, les résultats de cette enquête prouvent qu’il est temps que la loi change. Et plaide pour un avortement sécurisé pour toutes. Il espère que les résultats de cette enquête cassent les stéréotypes sur les femmes qui avortent dans le pays et attend un sursaut de la part du législateur.
Thomas Uzima