« Il n’y a pas d’embargo sur les armes que voudraient acquérir la RDC », a fait savoir Jean-Michel Dumont, officier des Affaires politiques à la MONUSCO, lors de son interview de ce lundi 29 août à la Radio Okapi.
Tout en rappelant que le Conseil de sécurité des Nations unies peut prendre des mesures pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales s’il constate l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression.
Il renseigne que la RDC, dont la paix est menacée par des groupes armés locaux et étrangers, étant pays membre de l’ONU, est soumis à ce régime des sanctions qui vise, non pas le gouvernement, mais des groupes armés.
C’est dans ce contexte que par le biais du vote, l’ONU a prolongé d’une année des sanctions contre la RDC sur l’achat d’armes, en date 30 juin à New-York. Un prolongement qui a été proposé par la France.
« Dans la résolution 2641, le Conseil de sécurité a reconduit le régime de notification d’armes en République démocratique du Congo qui n’est pas à confondre avec un embargo sur les armes », précise Jean-Michel Dumont.
« Il est demandé aux fournisseurs d’armes de notifier au Conseil de sécurité que telles ou telles armes ont été fournies aux forces régulières du gouvernement de la RDC. Et le type d’armes concernées a été réduit dans la dernière résolution », indique-t-il.
A lui de préciser : « Maintenant il ne s’agit plus que d’armes légères. Donc si le gouvernement achète des chars ou des avions ou des bateaux etc., les fournisseurs ne doivent pas notifier. C’est simplement s’il s’agit d’armes légères et de petits calibres et des munitions. Il n’y a pas d’embargo sur les armes que voudraient acquérir la RDC ».
Il faut dire que certains observateurs congolais estiment que cette information pose toujours problème pour le pays. Selon eux, l’achat des armes et munitions font partie du secret de la défense de tout un pays.
Ils ont peur que cette information sur l’acquisition des armes puisse tomber entre les mains des ennemis de la République qui peuvent se préparer en conséquence. « L’ONU n’a toujours pas résolu le problème jusque-là », dit un observateur.
Du régime de l’embargo au régime de notification
Il est important de rappeler que ce régime d’embargo sur les armes en RDC a été instauré par le Conseil de sécurité des Nations unies depuis le 28 juillet 2003. Un régime modifié et reconduit à maintes reprises bien que le grand changement puisse intervenir en 2008 avec la résolution 1807.
Ici, on ne parle plus d’embargo mais plutôt du régime de notification qui ne concerne que les vendeurs d’armes. C’est-à-dire, l’ONU est passée du régime de l’embargo au régime de notification en RDC. Une mesure qui sera d’application jusqu’au 1er juillet 2023 prochain.
Marcel Asifiwe K.