gouvernance

Que s’est passe-t-il au Sud-Kivu ? Voilà une question à laquelle tout le monde veut répondre. Dans la province et dans la ville de Bukavu, sont moins nombreux pouvant répondre avec neutralité à cette question.

Tout a commencé par une motion de défiance introduite par des députés provinciaux du Sud-Kivu, contre le gouverneur de province. Ils l’accusent de la mauvaise gestion. Une motion qui divise au sein de la classe politique et sociale.

Les députés à la base de cette motion se disent menacés et l’un d’entre eux a vu son domicile être attaqué par des hommes armés. Le Procureur générale de la République, via un procès de destitution de certains députés, interdit leur accès à l’hémicycle.

L’assemblée provinciale fixe la plénière pour ce jeudi 2 décembre et les policiers sont dépêchés à l’assemblée provinciale pour empêcher les députés destitués d’accéder à l’hémicycle.

Le gouverneur de province, Théo Ngwabidje, note des irrégularités dans la motion de censure lui adressée. Selon lui, certains députés auraient signé sur le document alors qu’ils n’ont plus qualité. La garde du corps du président du bureau de l’assemblée lui est retirée.

Le ministère de l’intérieur entre en dance au Sud-Kivu

C’est dans ce chaos politique que le ministère national de l’intérieur entre dans la danse. Il convoque tout le monde à Kinshasa. Dans une correspondance adressée au gouverneur de province et au président de l’assemblée provinciale, le vice-ministre de l’intérieur, Jean-Claude Molipe, convoque le gouverneur, le vice-gouverneur, le président de l’assemblée provinciale et son vice dans la capitale congolaise.

Motif : ils doivent être consultés sur la situation sécuritaire, judiciaire qui prévaut en province. « Toutes les institutions sont tenues de suspendre toute initiative de nature à aggraver la situation, jusqu’au retour des autorités provinciales convoquées à Kinshasa », pouvons-nous lire sur le document.

Sur son compte twitter, le ministre de l’intérieur, Daniel Okelo, soutien les démarches de son adjoint. « Etant en mission, j’ai instruit au vice-ministre de convoquer les autorités provinciales du Sud-Kivu pour consultation afin de résoudre les questions d’ordre sécuritaires de la province », écrit-il.

Du déjà vu sous l’ère Kabila

La décision du ministère de l’intérieur, rappelle une situation similaire qui s’était produit au Sud-Kivu. Alors qu’une motion contre le gouverneur, Marcelin Cishambo, devrait être examiné à l’assemblée provinciale, le ministre de l’intérieur de l’époque, convoqua le bureau et le gouvernement provincial à Kinshasa.

De leur retour de la capitale congolaise, la situation était redevenue normale, la motion enterrée avec les accusations portées contre le gouverneur. La situation de la population par contre n’avait pas évolué et le locataire de Nyamoma pouvait dormir en toute tranquillité. « Il revenait d’une blanchisserie qui est Kinshasa ».

D’aucun pense que l’appel des autorités provinciales à Kinshasa est une façon de trouver une solution politique pour un problème social du Sud-Kivu. Et que la population serait le dernier oublié dans ce dossier.

Mais l’assemblée provinciale du Sud-Kivu campe sur sa position. La motion doit être examinée ce jeudi 2 décembre avant tout autre chose. Comment la plénière va-t-elle se dérouler ? Ça c’est une autre question, sachant que l’AFDC, à laquelle appartient le gouverneur, interdit à ses députés de siéger.

Thomas Uzima

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