Quelques mois après l’avènement de Theo Ngwabije Kasi à la tête de la province du Sud-Kivu, son mentor et autorité morale de l’AFDC/A, Modeste Bahati Lukwebo se faisait exclure du FCC.
Nene Nkulu Ilunga, alors députée élue pour le compte de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC/A), prend la tête de l’aille dissidente de ce parti cher à Lukwebo qui décide de continuer au sein du Front commun pour le Congo (FCC).
Commence alors le jeu des allégeances dans lequel, tout candidat pour garder son poste politique, doit jurer fidélité au président honoraire Joseph Kabila, autorité morale du FCC.
Theo Ngwabidje, alors apprenti politicien, ne sait pas comment se comporter. Doit-il tourner le dos à son parrain et garder sa place de gouverneur ? Doit-il privilégier ses relations avec Lukwebo et perdre ce poste juteux ?
Le gouverneur préfère gagner du temps. Dans les camps politiques de la province, les esprits se chauffent. Ngwabidje doit partir. Des marches sont organisées et les cadres du FCC en province ne jurent que pour son départ.
Affaibli, l’homme de Nyamoma se rend à Kinshasa où contre toute attente, il déclare son appartenance au FCC dans une rencontre avec les ressortissants du Sud-Kivu dans leur mutualité, Cinyabuguma. Il en profite aussi pour faire un détour chez Nene Nkulu.
Lukwebo de retour aux affaires, Theo Ngwabidje regaillardi
« Si vous n’avez pas assisté à l’enterrement d’un homme politique, ne dites jamais qu’il est fini ». Cette citation de Guillaume Soro, homme politique ivoirien, s’applique bien à la situation de Modeste Bahati Lukwebo.
Après son court passage du désert, il revient aux affaires dans l’Union sacrée de la nation tête haute, voulu par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.
Sous la houlette de l’autorité morale de l’AFDC/A, des consultations sont organisées, et un gouvernement est né. Il est composé du CACH, des cadres FCC qui tournent le dos à Joseph Kabila et de Lamuka.
Theo Ngwabije peut se frotter les mains, il redevient homme fort en province. Comme dit un adage shi, « Oyimangirwe na wa ngwi adom’agashongwirwe ». Traduisez par : « celui qui est accompagné par un porteur d’arme puise de l’eau claire ».
Traqué comme une bête, Ngwabije Kasi, est le faiseur des lois. Pour le manifester, il est présent au tarmac de l’aéroport de Kavumu pour accueillir le nouveau président du Sénat. Et là il déclare « Bahati Lukwebo est mon modèle politique ».
La loi Ngwabidje au Sud-Kivu
Le gouverneur du Sud-Kivu vient de rendre public son nouveau gouvernement. Le constat est que deux ministères ont été octroyés au camp FCC n’appartenant pas à l’Union sacrée.
Il s’agit de Jérémie Basimane, nommé ministre de l’urbanisme, habitat, environnement et médias. Et Alimasi Malunda Matthieu ministre des transports, communication et tourisme. Deux députés qui l’avaient soutenu lors d’une motion de défiance émise contre lui.
Le camp FCC qui voulait son départ, est tellement affaibli qu’il ne peut dire mot. Ses ministres viennent de perdre leurs places. « De la proie, Ngwabidje est devenu chasseur ».
Thomas Uzima