La province du Sud-Kivu connait un retard de développement comparativement à d’autres provinces du grand Kivu à savoir le Nord-Kivu et le Maniema.
Le chef-lieu de cette province qui est Bukavu est presque coupé des différents territoires. Ceci suite à la détérioration des routes principales mais aussi de l’insécurité. Il est difficile d’atteindre Fizi par route, comme l’est également pour Shabunda. Pour ne citer que ces deux territoires.
La route Bukavu-Uvira est jugée dangereuse suite aux coupeurs des routes qui braquent des véhicules de transport. Des groupes et bandits armés font la loi dans plusieurs territoires. Ces derniers terrorisent, volent, tuent sans vergogne.
La ville de Bukavu, ne reste que de nom. Les routes reliant différentes communes sont en piteux état. L’insalubrité bat son plein dans une ville sans courant ni eau potable. Les services gouvernementaux presque inexistants.
Des gouverneurs sont investis et destitués dans cette province et la situation reste la même. Compter par les 5 meilleures provinces de la République en termes de mobilisation des recettes, le Sud-Kivu reste à la traine.
Des notables de la province du Sud-Kivu
Coupable, un concept : « notable ». Ou pour dire comme des habitants du Sud-Kivu, « les notables de la province ». Mais que signifie ce concept à 7 lettres ? Le dictionnaire Robert le définit comme une personne à laquelle sa situation sociale confère une certaine autorité dans les affaires publiques.
Qui sont ces notables ? Que font-ils pour être accusés d’être à la base du retard pris par cette dernière dans son développement ?
Il faut dire que la province du Sud-Kivu a produit beaucoup d’hommes politiques et qui ont occupé différentes fonctions dans la République. Les attentes des habitants étaient que ces derniers participent au véritable développement de leur entité.
Ils prennent comme exemple l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku qui, avec l’appui d’autres notables de sa province, il a réussi à booster un changement. Un autre exemple est celui de l’ancien premier ministre de la République, Augustin Matata Ponyo, à qui il a fallu quelques années seulement à la tête du gouvernement pour modifier l’image de la province du Maniema.
Les notables du Sud-Kivu sont par contre accusés de travailler pour leurs intérêts personnels. « Ils sont plus préoccupés par leurs positionnements politiques, jusqu’à sacrifier la vie de la province », déclare un habitant de Bukavu. Celui-ci fait savoir qu’ils se battent pour avoir une main mise sur la province.
« Ce sont eux qui choisissent les gouverneurs en province. Ils les mettent en place et les obligent de travailler pour la satisfaction de leurs propres intérêts égoïstes que pour ceux de la province », déclare un autre habitant.
Un comportement qui donne au concept « notable », une connotation négative et beaucoup le considèrent comme étant à la base du recul que connait la province du Sud-Kivu. « Il faut bannir ce concept dans les chefs des habitants », déclare même un acteur de la société civile en province.
Appel à l’union pour sauver la province
« Les notables du Sud-Kivu, s’ils aiment cette province, doivent se mettre ensemble pour sauver ce qui reste à sauver ». Un appel d’un acteur social de la province. Il estime qu’à l’allure où vont les choses, la province risque de disparaitre. « Et elle partira avec sa notabilité », dit-il.
Il cite des personnes comme Vital Kamerhe, Bahati Lukwebo, Bulambo Kilosho, Néhémie Mwilanya, Justin Bitakwira, Norbert Kantintima. Des députés nationaux et provinciaux, des ministres et des mandataires, des Mwami et autres autorités sont également interpellés.
Thomas Uzima