Les chauffeurs des taxi-bus de Bagira réunis au sein de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO) ont barricadé la route le matin de ce mardi 8 novembre au niveau de l’Institut de Bagira (Instiba).
Ils manifestaient ainsi contre la décision du Bourgmestre attribuant aux conducteurs des tricycles un parking au niveau de Hewa Bora pour faciliter leur travail. Un chauffeur trouvé dans la manifestation indique qu’ils sont contre la présence de ces engins dans la commune.
Cette situation a créé une perturbation de la circulation et les habitants qui voulaient se rendre à leurs postes de travail étaient obligés de prendre la moto et les autres y sont allés même à pieds. Aucun bus n’étant autorisé de transporter des passagers.
Bonheur David Ruchocha, conducteur du tricycle dit ne pas comprendre la réaction de l’ACCO alors que tous ont les mêmes droits. « Nous sommes en ordre avec l’Etat et nous ne comprenons pas comment une association peut nous interdire de travailler. Nous avons des familles à nourrir comme eux. Voilà pourquoi nous demandons justice et protection », a-t-il dit.
Pour Alain Shindano, vice-président du bureau urbain de la société civile, c’est inadmissible dans une ville administrée qu’une association s’arroge le droit de priver toute une communauté de la liberté de s’émouvoir. Il parle de l’égoïsme de cette association et appelle le Maire de la ville et le ministre de transport de voir comment résoudre ce problème. Et à l’ACCO d’avoir une éthique dans leur façon de faire.
Kayeye Muhimuzi, président de l’ACCO au Sud-Kivu, dit pour sa part qu’ils n’ont pas refusé aux tricycles d’œuvrer dans la commune de Bagira. Mais plutôt qu’ils ne sont pas d’accord avec l’espace leur attribués. « Seulement là à Hewa Bora c’est un endroit où il y a trop des risques. Et il s’y passe beaucoup d’accidents. Mais aussi les conducteurs des Bajaj conduisent mal et créent des embouteillages », dit-il.
Un argument que conteste Moïse Kakira, président des conducteurs des trycicles. Il évoque plutôt le fait que l’ACCO jouissait du monopole dans le secteur de transport à Bagira et qu’elle ne pas contente de voir un concurrent arriver. « Ils changent le prix de transport comme ils veulent. Une façon pour eux de rançonner la population. Raison pour laquelle ils ne veulent pas de notre présence », a-t-il fait savoir.
A noter que les deux associations accompagnées de la société civile ont été reçues par le Bourgmestre de la commune afin de trouver ensemble une solution. Patience Bengehya appelle les deux associations à œuvrer dans la commune tout en respectant les limites des uns et des autres. Il accorde un mois à l’association des tricyclistes afin de voir comment ils vont se conformer aux mesures prises et ne pas créer du désordre au parking.
Patience Bengehya appelle toutes les parties d’éviter des accrochages et qu’ils travaillent tous pour l’intérêt général de la population à Bagira.
Marcel Asifiwe K.