Bienfait Aganze Burhundi, acteur de la société civile et militant de la Lucha à Bukavu appelle la population congolaise à la prudence. Il s’est exprimé ainsi suite aux attaques des habitants contre la mission des nations unies (MONUSCO) ces derniers temps.
« Mais ce que je veux dire au peuple congolais et à nos frères qui nous suivent à ce net moment est qu’ils doivent faire attention. Ils doivent être prudents pour ne pas s’emballer dans les histoires qu’eux-mêmes ne maitrisent pas. L’appel de manifester contre la Monusco risque d’être politisée », a-t-il dit.
Selon lui, si la Monusco n’a pas réussi sa mission, les autorités congolaises portent une part de responsabilité. Bienfait estime que les autorités du pays devaient mettre en place des mécanismes de suivis conjoints et d’évaluation pour suivre ce que fait cette mission onusienne sur le terrain. Et ne pas attendre 20 ans après pour se rendre compte qu’elle n’a pas bien fait son travail.
Tout en reconnaissant que cette mission n’a pas réussi sa mission, il pense qu’il serait ingrat de dire que la Monusco n’a pas aidé le pays. Car, dit-il, 20 ans après, on ne parlerait plus des groupes armés en RDC. Mais aussi il reconnait que cette mission a aidé pour l’organisation des élections de 2011 et 2018. Et qu’elle aide des autorités à se déplacer dans le pays où il n’y a pas des routes et où se vit de l’insécurité.
« Ni était la Monusco qui assure la sécurité de Mukwege, peut-être on aurait déjà perdu ce monument vivant ici à Bukavu », confie-t-il.
La priorité reste l’organisation des élections
Pour Bienfait Aganze, il s’agit pour des politiciens congolais de créer des bruits pour perturber la population qui se prépare aux élections de 2023.
« Ils attendent que nous nous approchions de l’année électorale d’ici 2023, pour nous montrer que la Monusco ne travaille pas. Cela pour que nous population nous puissions nous révolter et tourner toute notre attention vers la Monusco. Et à la fin, ils vont nous dire qu’ils n’ont pas organisé les élections parce qu’ils étaient en train de régler la question de la Monusco », fait-il observer.
Bienfait Aganze fait savoir que si les mouvements citoyens ne se sont pas engagés dans cette histoire, c’est parce qu’ils avaient compris qu’il s’agissait d’une manipulation. Il met en garde les autorités congolaises que si elles ne travaillent pas pour les élections en 2023, la population va se prendre en charge.
« Sachez qu’il y a un groupe des gens qui a voulu prendre le pays en otage pendant plus de 18 ans. Et vous avez vu ce que nous avons fait. Donc ne pensait pas que nous allons croiser les bras. Les histoires de la Monusco ne doivent pas nous distraire. Et nous mettons en garde tout politicien congolais, qui va utilise le prétexte de la Monusco pour n’est pas organisé les élections en 2023 », dit-il.
Bienfait appelle les autorités à commencer par présenter le calendrier électoral. Ensuite suivra le calendrier de retrait progressif des troupes de la Monusco. Ne pas le faire, dit-il, c’est pousser la population à entrer dans la rue. « Et là la situation sera plus pire que le départ de la Monusco que vous avez voulu nous vendre dans vos meetings et discours politique ».
Il termine par présenter ses condoléances aux familles qui ont perdu les leurs. Mais aussi à la Monusco pour les casques bleus tués pendant les manifestations.
Tout en condamna l’incident grave qui s’est produit , ce dimanche 31 juillet 2022 , au poste frontalier de Kasindi entre la RDC et l’Ouganda il demande au gouvernement congolais de mener conjointement avec la MONUSCO une enquête pour établir les responsabilités et obtenir des sanctions sévères à l’encontre des casques bleus à la base de ce drame qui sont du reste déjà aux arrêts.
Thomas Uzima