Des utilisateurs des téléphones mobiles au Sud-Kivu se plaignent de la reprise de la taxe RAM. Ils dénoncent le fait que le recouvrement de celle-ci se fasse par le retrait des unités dans leurs comptes à l’achat de crédit sans leur aval préalable.
C’est le cas de Michel Bakulu qui, sur le réseau social Facebook, écrit avoir acheté des unités de 4000 francs congolais pour une communication urgente et que les unités sont retirées au nom de la taxe RAM. « Je fais comment alors pour appeler ? », se demande-t-il.
Le même problème est posé par Vanessa Neema qui s’indigne de voir qu’après avoir acheté un crédit de communication, elle n’a plus d’unité dans son téléphone.
D’autres préfèrent ironiser sur la question en le liant sur les Jeeps acheté par le gouvernement congolais pour les députés.
« Aux députés des jeeps et à la population le RAM », écrit un internaute. « Résultat après la taxe RAM : achat de 500 jeeps Hyundai pour ses députés… », écrit un autre.
Metusela Mizigirwa quand à lui compare la nocivité de la taxe RAM à la maladie à coronavirus. Il indique que la deuxième vague de cette taxe est plus virulente que la troisième vague de coronavirus. « Et les autorités ne veulent pas confiner nos téléphones », ironise-t-il en appelant les utilisateurs à acheter des « cache-téléphones » en comparaison aux cache-nez.
Il faut dire que le service de Registre des appareils mobiles (RAM) est de retour après une période de suspension du recouvrement forcé suite aux manifestations qui ont eu lieu à travers le pays.
Cette suspension avait comme objectif, selon le ministre des postes, télécommunication et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), cité par actualité.cd, de mieux étudier les modalités de paiement de cette nouvelle redevance.
Le RAM est le registre central des appareils mobiles établi en RDC et qui contient la base des données de tous les IMEI connectés aux réseaux congolais. Il a pour objectif d’optimiser la sécurité et la qualité de service des réseaux mobiles sur le territoire national. Mais aussi de lutter contre la contrefaçon des appareils mobiles en déconnectant les appareils identifiés comme non-conformes, en a croire l’ARPTC.
Mais dans un pays où la population vit avec moins d’un dollars américain et où le prix de communication reste le plus élevé, cette mesure apparait qu’une manière de tracasserie de la part des autorités. Certains consommateurs qualifient même cette taxe d’une autre forme d’escroquerie. Il faut dire que la contrepartie de celle n’est pas aussi visible sur le terrain.