Le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, Aselo Okito wa Nkoy est considéré par des sud-kivutiens comme responsable numéro 1 du désordre politique observé dans cette province depuis la déchéance du gouverneur Théo Ngwabidje.
Certains le considèrent comme le soutien du gouverneur et qu’il serait l’instigateur de son retour au Sud-Kivu et de son maintien. Ils prennent comme preuve sa dernière correspondance interdisant à l’assemblée provinciale d’organiser une session extraordinaire.
C’est sur les réseaux sociaux que certains habitants préfèrent réagir et manifester leur indignation à l’égard du vice-premier ministre, Aselo Okito. Tel est le cas du député national et ancien vice-ministre de l’économie, Didier Okito Lutundula.
Dans un message lui adressé, Didier Okito se dit être profondément déçu par sa façon de s’ingérer dans la gestion de la province du Sud-Kivu. « Je ne sais affirmer la motivation qui vous pousse à agir ainsi. Vous êtes en train de mettre de l’huile sur le feu et ce feu risque de vous brûler seul », lui écrit-il.
« Aselo Okito devient lui-même une partie au conflit qui bloque la province », écrit un autre internaute. Il poursuit en disant que sa gestion du blocage fait que des questions fusent sur sa vraie raison de l’intérêt et de sa participation active dans les affaires à Nyamoma.
« Il y a trop d’injonctions de sa part », constate-t-il. Tout en lui rappelant que Shadari avait essayé la gestion des provinces depuis Kinshasa sans y parvenir.
« Le blocage des gouverneurs au Sud-Kivu devrait trouver des réponses structurelles et non des injonctions à tout bout de champ des vpm. Le gouverneur est fils de la province et il y a des canaux pour engager le dialogue », pense-t-il.
Aselo Okito convoque des autorités du Sud-Kivu à Kinshasa
Quelques jours après la déchéance du gouverneur Théo Ngwabidje par l’assemblée provinciale, commence des tours des autorités du Sud-Kivu à Kinshasa sur demande du ministère de l’intérieur.
C’est le vice-ministre de l’intérieur qui convoque, le gouverneur, le vice-gouverneur et le bureau de l’assemblée provinciale. Le ministre titulaire absent du pays suspend le vice-gouverneur quelques jours après son retour.
Aselo va autoriser le retour de Théo Ngwabidje en province après que celui-ci ait bénéficié de l’arrêt de la cour constitutionnelle le réhabilitant dans ses fonctions. Le ministre demande alors aux services de sécurité de protéger le gouverneur.
Sa décision d’interdire l’assemblée provinciale de travailler et aux habitants de manifester est alors considérée par des sud-kivutiens comme élément prouvant qu’il est le tireur des ficelles de ce qui se passe en province.
Voilà ce qui pousse Grâce Maroy activiste de la Lucha, de penser que le ministre de l’intérieur méconnait la province du Sud-Kivu. « Monsieur Daniel Aselo vous voulez faire le Boshab? Alors laissez-moi vous dire, c’est mal connaître le Sud-Kivu », écrit-elle.
Thomas Uzima