Le bras de fer continue de plus belle entre les opérateurs économiques regroupés dans la FEC «Fédération des entreprises du Congo», le patronat de la RDC, et le gouvernement central par le biais du ministre de l’Economie Jean-Marie Kalumba Yuma. C’est au sujet de la réduction substantielle à opérer au niveau du prix des produits surgelés dont le kilogramme devrait baisser de 66 USD à 6 USD rendu Kinshasa pour le poisson chinchard appelé «Mpiodi ou Thomson » par exemple.
Le gouvernement accuse les importateurs de ces surgelés qui sont membres de la FEC de ne pas respecter la structure des prix comme prévu par la loi. Ils y mettent des éléments fantaisistes juste pour gonfler le prix de vente en le ramenant à des montants excessifs et inaccessibles à la maigre bourse des Congolais. Les importateurs de la FEC sont aussi accusés de ne pas respecter la marge bénéficiaire dans la structure du prix des surgelés. D’où l’imposition par le gouvernement de ce prix plancher de 6 USD le kilogramme du poisson chinchard.
Mais la FEC n’a pas du tout obtempéré à cette injonction de l’Exécutif congolais mais a plutôt maintenu le prix de 66 USD. Pouvait-on s’attendre du contraire ? Par cette attitude que certains Congolais s’expliquent mal, les importateurs des surgelés de la FEC envoient visiblement un message au gouvernement congolais pour lui rappeler, à juste titre, ce qu’il semble avoir oublié qu’il a opté pour l’«économie de marché».
Ce qui veut dire que les opérateurs économiques fixent librement les prix de leurs produits destinés à la vente et que le gouvernement ne peut sous aucun prétexte, intervenir en imposant les prix comme c’est le cas à ce jour avec les surgelés. Le malentendu part d’ici entre les deux parties. Mais c’est comme c’est établi que la RDC a opté pour le modèle économique d’économie de marché, il serait aberrant que le gouvernement fixe les prix des surgelés.
Ce qui est aux antipodes de cette philosophie économique. On ne voit pas alors la FEC reculer alors qu’elle sait que c’est le gouvernement congolais qui est en train de faire fausse route en fixant les prix des surgelés. Certains experts indépendants en économie estiment que partir de 66 USD à 6 USD le kilogramme de chinchards, entraine un taux de réduction de quelque chose comme 200%.
Ils ne voient pas comment même en admettant qu’il y ait des faux éléments dans la structure des prix, par quel miracle on peut atteindre 6 USD par kilogramme. La solution, ce n’est pas d’aller en guerre contre les opérateurs économiques de la FEC. Ce serait faire fausse route. Ce qu’il faut c’est aller droit à la loi de l’offre et la demande.
Pour faire taire les opérateurs économiques parmi lesquels quelques véreux ne manquent pas, c’est d’appliquer la loi de l’offre et de la demande. Ce qui revient à voir le gouvernement lui-même importer les surgelés pour inonder les marchés par l’abondance de l’offre et fixer le prix de 6 USD en cassant celui prohibitif des importateurs de la FEC.
On ne voit pas une autre piste pour ramener les prix du kilogramme du chinchard à 6 USD. Sinon, les importateurs continueront à être rois et non les consommateurs. Autrefois, sous la IIème République dans l’ancien Zaïre, tous les surgelés étaient importés et revendus à bon marché pas par l’Etat, par le biais d’une structure dénommée «Economat du peuple». A la différence que là le gouvernement n’avait pas opté pour l’économie de marché comme aujourd’hui.
Via Forum des As