En date du 4 novembre dernier, l’Inspecteur Général de l’Éducation Nationale a annoncé l’introduction d’une épreuve orale d’Anglais dans toutes les options des humanités, à compter de la session de l’Examen d’État 2026.
Une décision qui a été adressée aux Inspecteurs Principaux Provinciaux et à d’autres acteurs de l’éducation. Cette dernière est perçue avec un mélange d’espoir et d’inquiétude.
Une décision ambitieuse, d’après l’opinion publique, mais précipitée.
L’objectif affiché de cette réforme est de renforcer la maîtrise de l’Anglais, langue essentielle dans un monde de plus en plus globalisé. Cependant, la mise en œuvre immédiate de cette épreuve, à peine quelques mois avant la fermeture de l’année scolaire, soulève des questions sur la préparation adéquate des enseignants et des élèves.
Il est légitime de s’interroger sur le processus décisionnel qui a conduit à une telle proclamation. Les dirigeants congolais semblent réagir de manière impulsive à des enjeux éducatifs cruciaux, sans prendre le temps d’une réflexion approfondie. L’histoire récente de l’éducation en RDC est marquée par des réformes imposées sans préparation suffisante, laissant les acteurs de terrain dans une situation délicate.
Pour une réforme de cette envergure, une période de transition d’au moins cinq ans aurait été souhaitable. Cela aurait permis de former les enseignants, de préparer les élèves et d’adapter les programmes scolaires. L’absence de cette préparation pourrait conduire à une mise en œuvre chaotique, risquant de dévaloriser l’épreuve et, par extension, l’Examen d’État lui-même.
Le gouvernement congolais est souvent critiqué pour sa « brutalité administrative ». Des décisions telles que celles concernant la gratuité scolaire ou le système LMD ont été imposées sans suffisamment d’accompagnement, laissant le peuple en proie à des conséquences néfastes. Cette nouvelle réforme pourrait bien suivre le même chemin, transformant une ambition légitime en un fardeau pour les élèves et les enseignants.
Il est impératif que les autorités éducatives congolaises prennent conscience des implications de leurs décisions. L’introduction de l’épreuve orale d’Anglais pourrait être une avancée pour le système éducatif, mais elle doit être accompagnée d’une réflexion sérieuse et d’une planification minutieuse. Sans cela, le risque de reproduire les erreurs du passé est grand, et les élèves congolais pourraient en subir les conséquences.
Marcel Askal
