Le ministre de l’Enseignement primaire secondaire et technique, Tony Mwaba, a menacé tous les enseignants grévistes de les désactiver à la liste de paie, si ces derniers continuaient à s’absenter à l’école.
Une décision qui a poussé les agents de Service de contrôle et de la paie des enseignants (SECOPE) de descendre au collège Boboto de Kinshasa au courant de cette semaine qui s’achève afin de constater l’absence des enseignants. Sur place, ils ont été chassés par ces derniers et comme réaction, ils ont désactivé les enseignants de cette institution.
Au-delà de porter une solution, la décision du ministre vient au contraire endurcir le mouvement des enseignants qui déclarent une grève sèche. Tel est le cas du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) de Rutshuru au Nord-Kivu qui décide de ne pas reprendre le chemin de l’école.
Isaac Mwashaba, secrétaire permanent de cette structure a déclaré ce samedi 9 octobre qu’ils ne vont pas rentrer malgré les menaces du ministre.
Au Sud-Kivu, les enseignants des écoles officielles seront en réunion ce lundi 11 octobre afin de décider de la suite à prendre. Mais pour les enseignants des écoles conventionnées catholiques et protestantes, leur décision est prise et ils ne vont pas reculer.
« Vu toutes les provocations que nous sommes en train de subir de la part du patron de l’EPST, nous sommes obligés de prendre notre défensif dans les respects strictes des lois de notre pays », écrit un enseignant sur son compte Facebook.
La grève des enseignants est aussi constitutionnelle
De quel défensif s’agit-il ? Ne serait-ce pas cette pétition qui circule dans la ville de Bukavu ? En effet, selon les informations qui circulent dans la ville, une pétition est en train d’être signée demandant le départ du ministre de la tutelle du gouvernement.
« Nous sommes près de retourner enseigner et de travailler gratuitement s’il le faut, à condition que Tony Mwaba parte du gouvernement », déclare un autre enseignant.
Ces derniers se disent ne pas comprendre que les médecins se soient mis en grève suivis par des infirmiers puis des agents des institutions judiciaires mais ces derniers n’ont pas été désactivés ni par le ministre de la santé, ni celui de la justice. « Le Congo est un pays de droit et la grève est constitutionnelle », indique un syndicaliste.
Pendant que la guerre verbale et décisionnelle continue entre le ministre de l’EPST et les enseignants, ce sont les pauvres enfants qui en paient le prix. Ceux qui pensaient étudier ce lundi 11 octobre viennent d’être renvoyés à la maison.
Thomas Uzima