La ville de Bukavu vit au rythme des arrestations depuis la déchéance du gouverneur de province par l’assemblée provinciale. Des voix ne cessent de se lever pour dénoncer cet état de chose et citent la cellule d’investigation du gouvernorat. « Dénoncer la mauvaise gouvernance dans nos ETDs n’est par un crime », est un cri d’alarme de Gentil Kulimushi que congoleo.net vous propose.
Les arrestations, l’exil forcé, les intimidations, l’usage abusif des services de sécurité par le gouvernement provincial deviennent de plus en plus des modes d’action pour nuire à la liberté d’expression.
Dans moins d’une semaine, on constate que la cellule d’investigation s’est plongée dans une chasse à l’homme où députés provinciaux, membres des partis politiques, acteurs de la société civile bureau de coordination, membres des mouvements citoyens, dont les jeunes pétitionnaires et des analystes indépendants ont été arrêtés, tabassés, agressés et humiliés.
Les cas les plus récents sont :
- Des menaces et intimidations qu’ont subi certains journalistes après avoir fait leur travail d’informer et de former la population, citons ici le Journaliste Aboubacar KIGABI, obligé de fuir la ville de Bukavu car traqué par cette cellule d’investigation accompagnée par des policiers.
- La démolition méchante et pillages des cimetières de Nyantende appartenant au député provincial Amani Ngubiri Lucien (TAC).
- L’agression et arrestation du Bâtonnier honoraire vice-Président de l’assemblée provinciale Maître Yabe Bisimwa Ntayitunda par les agents d’investigation du gouvernorat en complicité avec des enfants de la rue dits Maibobo
- L’arrestation d’un membre du mouvement citoyen Amka Congo, Anselme BALEKE MONDE parce qu’il a participé à une manifestation visant la démission du Gouverneur déchu par les députés provinciaux.
- Ce mardi 06 decembre2022, l’arrestation d’Alfani Bawili, membre du mouvement « Jeunes pétitionnaires » par les membres de la cellule d’investigation du gouvernorat
Dénonçons ainsi, l’utilisation abusive de certains services de sécurité et de certains membres des mouvements citoyens proches du Gouverneur pour traquer tous ceux qui dénoncent et qui manifestent contre cette gouvernance opaque.
Aux organisations de défense des droits humains de prendre cette question au sérieux car c’est la liberté d’expression qui est menacée. Toutes ces violations enregistrées aujourd’hui démontrent encore une fois l’insécurité et l’inquiétude que traversent les défenseurs de droits humains et les journalistes voire les élus du peuple.
Gentil Kulimushi, président de la société civile noyau communal de Bagira