Des rivières qui traversent des quartiers de la ville de Bukavu sont transformées en conduites des déchets fécaux.
Ceux qui construisent aux côtés de ces rivières canalisent leurs toilettes vers les rivières où ces déchets sont jetés. De la rivière Kahwa, en passant par Wesha, Cula, Mugaba et Nyamuhinga, aucune rivière n’est épargnée.
Les eaux de ces rivières sont pourtant utilisées par des habitants pour leurs besoins. C’est le cas des certaines femmes qu’on peut observer, lavant leurs habits et leurs stencils de ménage par ces eaux. D’autres par contre les utilisent pour l’irrigation de leurs champs et d’autres pour se baigner.
Cette situation est à la base de la résurgence des maladies à main sale comme le choléra et les verres intestinaux. Mais aussi des maladies de la peau comme le dit un médecin vivant à Nyarwizimia à côté de la rivière Wesha.
Il faut dire que ces rivières charrient tous ces déchets dans le lac Kivu. C’est qui conduit à sa pollution et à la destruction de son écosystème. Ce qui fait dire à certains chercheurs en environnement et en hydrobiologie que le lac Kivu est très pollué.
Une urbanisation défaillante
La saturation de la ville de Bukavu est la cause de cette situation. A la recherche des terrains, des habitants achètent des parcelles à des dimensions réduites. Ils construisent sur la totalité de l’espace sans laisser où mettre les toilettes.
Ceux qui trouvent où mettre des toilettes ne savent pas quoi faire une fois remplies. Les rivières deviennent pour eux le lieu où les vider.
« Des rivières qui nous aidaient autres fois, nous les avons transformées à un danger sanitaire », déclare Pierre Manegabe, riverain de Mugaba. Celui-ci indique qu’avant, chaque maison devait avoir une toilette et une poubelle et l’Etat y veillait. « Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », regrette-t-il.
Il appelle à une bonne politique d’aménagement du territoire comme une solution durable à cette pratique.
Thomas Uzima