En date du jeudi 24 mars, une fille d’environs 17 ans a été attrapée dans les bois du lycée Nyakavogo en train d’enterrer un fœtus après avortement. Celle-ci a été conduite à la police de Bagira pour qu’elle soit entendue. Vu son état de santé, le commissariat de la police a jugé bon de l’envoyer d’abord à l’hôpital pour des soins avant d’examiner son cas. De l’hôpital, l’accusée donne sa version de fait sous anonymat.
« Je n’avais pas l’intention d’avorter, car la famille que je devrais craindre était déjà bien informée de ma grossesse », déclare l’accusée.
Mireille, le nom sous lequel nous l’identifions, indique qu’elle sentait des malaises liées à sa grossesse. Elle est ensuite partie voir une voisine pour lui expliquer comment elle se sentait. La voisine va alors lui donner des produits médicamenteux qu’elle va prendre.
« Au lieu que les douleurs s’estompent, elles ne font qu’augmenter. C’est ainsi que je me suis rendu dans un centre de santé proche de chez-nous. Juste par observation, l’infirmier titulaire (IT) va me dire de me rendre à l’hôpital général parce qu’il ne pouvait pas s’occuper de mon cas, car je saignais déjà », déclare-t-elle.
Mireille fait savoir qu’elle avait alors décidé de se rendre chez-elle afin de se préparer pour l’hôpital. Mais malheureusement pour elle, la situation va se dégrader en cour de route. C’est ainsi qu’elle va entrer dans les bois, selon elle, car le fœtus était en train de sortir déjà. C’est là qu’elle serait aperçue par des élèves du lycée Nyakavogo et qui vont alerter des habitants du milieu.
« Personne n’a voulu écouter ma situation. Ils ont directement commencé à me tabasser et d’autres disaient qu’il fallait me tuer. J’ai eu la vie sauve grâce à l’intervention du chef d’avenue qui va les persuader de m’amener au bureau de la police », s’indigne-t-elle.
Elle dit regretter d’avoir perdu son enfant, car dit-elle, si elle avait eu le temps d’arriver à temps à l’hôpital elle aurait son enfant. « Les gens disent que j’ai provoqué ma grossesse. Si vraiment je voulais avorter, je le ferai bien avant. J’avais déjà atteint 7 mois de grossesse », fait-elle observer.
Des sources au sein de l’hôpital, disent que Mireille était arrivée à l’hôpital avec son fœtus dans le sac. C’est après constat que l’hôpital a donné ce fœtus à la famille de Mireille pour enterrement. Les mêmes sources disent que l’état de la santé de la fille demeure critique.
François Mukoma