Banyamulenge

Ça fait 17 dix-sept ans jour pour jour, depuis le massacre des refugiés congolais Byanyalulenge dans le camp de Gatumba, dans la République du Burundi.

A l’occasion de la commémoration du 17e anniversaire de ce massacre ce vendredi 13 août, la communauté Byanyamulenge, réunie dans la mutualité Shikama à Bukavu, a organisé une journée de méditation. 

Au cours de cette rencontre, il a été question d’établir les faits et demander au gouvernement congolais de poursuivre en justice les auteurs de « ce génocide ». Cela, pour que, ces derniers répondent de leurs actes. Des démarches qui n’ont jamais abouti, regrette Jean-Cyprien Muhamiriza, président de la mutualité Shikama de Banyamulenge de Bukavu.

« Nous avons porté des accusations. On a tenté par tous les moyens, de porter l’affaire dans des institutions concernées (au gouvernement). Elles (Institutions) nous diront que ce n’est pas l’affaire des individus, mais plutôt c’est l’affaire des gouvernements. » A-t-il dit.

La communauté a, par cette occasion, dénoncé le silence de l’état congolais et de l’Etat burundais. Voir même, de la Communauté Internationale comme des organisations de défense des droits de l’homme.

Cette communauté se dit être victime d’une guerre « épuration ethnique ». Dans sa déclaration pour la circonstance, la communauté Banyamulenge accuse certains officiers de l’armée congolaise de s’ajouter aux bourreaux. Cela, en poursuivant des attaques ciblées dans les Hauts plateaux contre la communauté Banyamulenge. Tout cela, sous prétexte de combattre les groupes armés.

Dans Hauts Plateaux

Lors de son interview, le président de la mutualité Shikama de Bukavu pense qu’ils sont les vrais victimes des opérations menées par les FARDC dans la région. Et se demande pourquoi l’armée n’a pas commencé par les maϊ-maϊ et autres groupes armés étrangers.

« Ce n’est pas vrai. Parce que s’il faudrait traquer les hommes en armes, il fallait d’abord commencer par des maϊ-maϊ. Ce sont eux qui sont des tueurs, Nous, nous sommes l’auto-défense » ajoute-t-il.

« On a jamais attaqué les maϊ-maϊ dans leur village, on a brulé toutes les habitations. On a chassé tous les habitants et emporté tous les troupeaux. C’est nous qui subissons  les gros de cette guerre » a chuté.

 Selon lui, les Banyamulenge ne constituent qu’une force d’autodéfense, pour résister à ceux qui veulent les « exterminer ».

Il réclame ainsi que le gouvernement congolais se saisisse du dossier du Massacre de Gatumba et d’autres massacres qui se poursuivent dans les Hauts-Plateaux de Minembwe. Des crimes dont ils se disent, des auteurs sont bien connus, parmi lesquels des officiers de l’armée congolaise, des cadres et certains députés provinciaux.

Pour rappel, le massacre de Gatumba s’est perpétré en date du 13 août 2004, occasionnant 166 morts et près de 116 blessés. Pour sa commémoration, l’hôtel Touriste, situé à Nyawera a abrité ces assises réunissant plusieurs cadres de la communauté Banyamulenge à Bukavu.

Eric Shukrani

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