Il s’observe ces derniers temps des adhésions des dirigeants des entités de la ville de Bukavu au sein du l’UDPS, le parti présidentiel. Si cette situation parait normale et entre dans la vie de chaque parti politique, la qualité des adhérents et les circonstances de leurs adhésions posent des questions.
La première surprise est venue du Gouverneur de province, Théo Ngwabidje Kasi, qui va surprendre tout le monde en adhérant au sein de l’UDPS. Ancien de l’AFDC du président du Sénat Bahati Lukwebo, il rejoint Néné Nkulu, qui venait de s’approprier ce parti. Cela après l’exclusion de Lukwabo au sein de la Majorité présidentielle de Joseph Kabila.
Théo rejoindra ensuite Lukwebo, après que celui-ci ait gagné devant la justice, la paternité de son parti politique. Son adhésion au sein de l’UDPS intervient dans des circonstances un peu de troubles dans la province. Il est cité dans un rapport de l’IGF, qui a fuité, qu’il aurait détourné plus de 5 millions de dollars.
Mais aussi cette adhésion intervient pendant que des députés provinciaux sont en train de collecter des signatures pour une motion contre lui.
Evariste Namegabe Ntayintunda est le bourgmestre de la commune d’Ibanda. Il vient d’adhérer au sein du parti fondé par Etienne Tshisekedi, ce dimanche 6 nombre. Ancien du PPRD de Joseph Kabila, il rejoint l’AFDC de Lukwebo pour protéger son poste après que celui-ci soit élu à la tête du Sénat et que le PPRD entre dans l’opposition.
Un rapport récent des jeunes pétitionnaires met en nu une gestion chaotique de la commune dont il est le répondant numéro un. Selon ce rapport il existe des comptes parallèles qui servent au détournement des recettes de la commune. Ses enfants sont cités comme étant des gestionnaires de ces comptes. D’où l’appel de ces jeunes à sa démission.
L’UDPS aujourd’hui lieu de refuge comme hier le PPRD
Les adhésions de ces gestionnaires de la cité pendant ce moment où des voix se lèvent pour demander leur démission interrogent. Le choix de l’UPDS comme nouveau parti politique pose également question.
Certains habitants de Bukavu estiment qu’il s’agit d’une stratégie adoptée pour ces derniers afin de se protéger et protéger leurs postes. « Une technique que nous avons déjà vu à l’époque du PPRD parti présidentiel », dit l’un d’eux. Selon lui, pendant la gestion de Joseph Kabila, toute personne accusée de mauvaise gestion et de détournement, rejoignait le PPRD pour éviter la justice.
Ce dernier pense que l’UDPS est en train de reproduire les mêmes erreurs. Il appelle les dirigeants de ce parti à faire attention afin que leur parti politique ne soit pas vu comme un lieu de refuge pour toute personne voulant échapper à la justice.
La population du Sud-Kivu quant à elle ne cesse de décrier à la mauvaise gestion qui a élu domicile en province. Plusieurs autorités sont pointées des doigts dans le détournement des deniers publics. Si l’UDPS est devenu le lieu de refuge de tout celui qui a quelque chose à se reprocher dans sa gestion, alors la question reste posée : à qui le tour ?
François Mukoma