Bukavu

La ville de Bukavu est redevenue calme après une attaque d’un mouvement rebelle dénommé CPCA-A64 (Coalition des patriotes congolais pour l’application de l’article 44), de ce mercredi 3 novembre.

Si cette situation a fait revivre aux habitants des années sombres pendant lesquelles des mouvements rebelles ont occupé la ville de Bukavu, il s’est observé moins de panique lors de cette nouvelle attaque.

Dans certains coins de la ville des jeunes sont sortis applaudir les miliciens. D’autres les ont même accompagnés pendant leur replie. Comme peut le témoigner des images qui circulent sur les réseaux sociaux.

Une scène qui est sans rappeler les années 1996 lors de la guerre de l’AFDL contre le pouvoir de Mobutu. Ici aussi des habitants ont accompagné ce mouvement rebelle qui devenait de plus en plus populaire selon qu’il avançait dans sa conquête.

Faut-il vraiment craindre la CPCA-A64 ?

Répondre d’une manière affirmative à cette question, serait jugé de prétentieux. D’une manière négative serait également jugé d’hâtive. Surtout que des autorités politico-militaires parlent d’un groupe non connu et les enquêtes seraient en cours. Bref, seuls les résultats de ces enquêtes donneront une vraie réponse.

De quoi faut-il alors avoir peur ? De la réaction des habitants

En effet, la province du Sud-Kivu, comme tout l’Est de la république vit dans une insécurité depuis des décennies. Des tueries, des vols, des viols sont rapportés du jour le jour, œuvre des groupes armés qui pullulent dans cette région.

De ce qui précède ont comprendrait mal qu’une tranche de la population victime des actes des groupes armés puisse applaudir un mouvement rebelle qui qu’il soit. Puisque ça s’est fait, comment le comprendre ?

La réponse se trouverait peut-être dans cet adage des bashi « orha gwerhe e’byasima, a sima n’obusha ». Comprenez par « quand on n’a pas ce qu’on aime, on se contente de ce qu’on a ».

La réaction des habitants serait comprise alors comme un désaccord avec la politique en place. Il faut dire que depuis un certain temps, les voix ne cessent de lever pour réclamer l’amélioration de leur situation.

Cette réaction serait un rappel aux dirigeants à tous les niveaux de réfléchir sur comment répondre aux besoins de la population qui ne supporte plus sa situation. Ne pas le comprendre et réagir, serait ouvrir un couloir à tout mouvement qui risquerait d’embarquer la population, surtout les jeunes, dans une situation préjudiciable pour la République.

Thomas Uzima

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