ANR

« Trois jeunes décédés dans moins d’un mois dans l’avenue Irambo en commune d’Ibanda suite à la consommation des boissons fortement alcoolisées », rapporte Fidèle Lutanda.

Selon lui, l’un des trois victimes auraient rendu l’âme dans le débit de boisson tandis que l’autre était décédé chez lui. « Le troisième ne prenait pas de l’alcool mais suite à l’influence de ses amis, il va en prendre et la mort s’en suivra », dit-il.

Congoleo.net vous propose la suite de son reportage sur le phénomène boissons « fortement alcoolisées » dans la ville de Bukavu.

Acte 2 : des consommateurs en majorité jeune

Ces trois cas illustrent bien les conséquences de ces boissons fortement alcoolisées sur la santé des consommateurs qui sont à majorité des jeunes. La plupart des cas, sont des jeunes sans emploi qui  cherchent à noyer leur chagrin dans la boisson.

Tel est le cas de Pascal Balekembaka, habitant de quartier D en commune de Bagira. Celui-ci indique consommer cette catégorie des boissons par manque de moyen. Son statut de sans emploi ne lui permet pas de s’acheter une bouteille de bière qui coûte 2000 francs congolais (1 dollars américain).

« Si j’avais du travail je ne consommerai pas ces boissons, je préférerais aussi prendre une bouteille de bière dont le taux d’alcool est connu », dit-il.

Le coût faible incite à la consommation

Il faut dire qu’une mesure de cette boisson varie entre 300 et 500 francs congolais. Pour 2000 fc, l’équivalent d’une bouteille de bière, c’est plus de 4 personnes qui sont servis jusqu’à l’ivresse.

Le prix réduit de ces produits et son taux d’alcool élevé fait à ce que des jeunes dont l’âge varie entre 17 et 35 ans soient plus nombreux à en prendre. « C’est qui m’étonne est de voir des élèves et des étudiants consommer ces boissons même pendant la journée », lance Marie M’Nahungu trouvée sur le lieu de vente.

Elle se demande si ces élèves ont encore le temps d’aller aux cours ou de réviser leurs notes, tellement ils sont ivres toute la journée. M’Nahungu fait remarquer qu’après la consommation de ces boissons, ce sont des bagarres qui naissent. Elle cite aussi des cas des vols dont ces jeunes sont auteur juste pour trouver comment se payer une mesure.

Elie Bisimwa, un autre habitant de Bagira, fustige le fait qu’à force de prendre ces boissons, des jeunes ne sont plus aptes pour le travail. « Vous allez voir un jeune porte faits de 30 ans qui ne peut plus soulever un sac de farine de 25 kgs », dit-il.

« On dit que la jeunesse est l’avenir de demain, mais je me demande le pays aura quel avenir avec cette jeunesse. Et les autorités laissent faire », renchérit-il.

Pascal Balekembaka appelle de sa part à la création de l’emploi des jeunes qui, selon lui, résoudra ce problème. « Si j’ai du travail, je ne passerai pas toute ma journée dans un débit de boisson », fait-il savoir.

Feza Bifomo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *